Contexte international et cadre national
La France, comme plusieurs autres pays, a reconnu lundi l’État de Palestine, démarche essentiellement symbolique visant à peser sur Israël à l’ouverture de la grand-messe annuelle des Nations Unies à New York, centrée sur le conflit à Gaza.
Ce débat sur la reconnaissance de la Palestine divise la société et le paysage politique en France, avec des positions publiques qui divergent.
Symboles et pavoisement dans les mairies
Des militants pro-Gaza et des élus de gauche ont hissé un drapeau palestinien sur la façade de l’Hôtel de Ville de Paris, malgré l’opposition de la maire Anne Hidalgo. Le drapeau est resté affiché pendant une trentaine de minutes.
À l’échelle nationale, 86 municipalités sur 34 875 communes recensées par le ministère ont procédé à ce type d’affichage, soit 0,25 %. Après Nantes, Rennes, Grigny et Saint-Denis en Île-de-France, Besançon et Lyon ont aussi mis en avant le drapeau palestinien sur leurs frontons.
Réactions des élus et du cadre politique local
À Marseille, le maire de gauche Benoît Payan a refusé de hisser le drapeau et a proposé un jumelage avec Bethléem, située en Cisjordanie occupée.
Du côté national, le premier secrétaire du Parti socialiste a exhorté ses édiles à pavoiser et a demandé au chef de l’État d’autoriser cette initiative. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire a appelé les préfets à saisir la justice administrative lorsque nécessaire.
Villes et positions marquantes
À Lyon, le maire écologiste Grégory Doucet a salué l’initiative, estimant qu’elle reflète la reconnaissance de l’État palestinien et qu’une absence d’État peut nourrir certains groupes violents.
Plusieurs villes de la région parisienne, dont Saint-Denis, ont aussi affiché le drapeau palestinien, avec des interventions publiques évoquant le droit à la liberté et à l’autodétermination, tout en critiquant ce qu’ils perçoivent comme une condamnation des municipalités solidaires par le ministère de l’Intérieur.
Drapeaux et symboles croisés
Certaines villes ont aussi élevé des drapeaux israélien et palestinien conjointement, et Paris a projeté sur la tour Eiffel les deux drapeaux accompagnés d’une colombe de paix.
Réactions publiques et cadre légal
Des critiques émanent de formations de droite et d’extrême droite, qui voient dans ce pavoisement une manœuvre communautariste ou une atteinte à l’unité nationale.
D’autres voix, notamment à gauche, présentent ce geste comme un acte de solidarité et de soutien au droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à la liberté.
Cadre juridique et neutralité du service public
Le ministère de l’Intérieur a rappelé le principe de neutralité du service public et l’interdiction de toute ingérence dans la politique étrangère, estimant que le pavoisement pouvait entraîner des troubles à l’ordre public.
Le ministère a comptabilisé 86 communes concernées sur 34 875, soit 0,25 % du territoire.