Une récompense pour renforcer l’engagement en faveur des artistes
Sylvie Courvoisier affirme que recevoir un prix prestigieux contribue à la possibilité d’aider d’autres musiciens. Selon elle, cette distinction offre une opportunité d’exercer une plus grande liberté créative, que ce soit en communiquant ses envies à un label ou en finançant personnellement ses prochains projets discographiques, sans avoir à faire de concessions. Cette déclaration a été faite dans le cadre de la série d’émissions La vie à peu près, diffusée du 8 au 12 septembre.
Une reconnaissance pour une carrière internationale et une influence significative
Née à Lausanne et installée à New York depuis près de trente ans, la pianiste et compositrice de 56 ans a reçu le jeudi 11 septembre 2025 le Grand Prix suisse de musique 2025, lors d’une cérémonie au KKL de Lucerne. Doté de 100 000 francs, cette distinction vient récompenser une carrière riche en succès et en distinctions, aussi bien en Europe qu’outre-Atlantique.
Une philosophie de partage et de transmission
Pour Sylvie Courvoisier, la générosité et l’entraide sont des valeurs essentielles. Elle confie avoir été privilégiée tout au long de sa vie, en insistant sur l’idée que plus on donne, plus on peut recevoir. Ne considérant pas ses possessions comme une fin en soi, elle évoque sa volonté de partager son énergie et ses ressources pour aider autrui, notamment dans des actions concrètes telles que contribuer à améliorer les conditions de vie d’autres personnes, dans la mesure de ses moyens, tout en n’ayant pas d’enfants.
Une muse éclectique au croisement de plusieurs traditions musicales
Une vision claire au service d’expériences sonores innovantes
L’approche artistique de Sylvie Courvoisier s’étend à un large éventail de styles et de performances, du jazz à la musique classique en passant par la musique contemporaine, la danse ou le flamenco. Son talent pour mêler composition et improvisation dans un style unique lui permet d’explorer des territoires sonores peu fréquentés. La clarté de sa vision lui a permis de collaborer avec des figures de renom, comme le compositeur et saxophoniste new-yorkais John Zorn, qui la considère comme l’une des pianistes les plus créatives de la scène new-yorkaise.
Une énergie inventive et une discographie prolifique
Animée par une énergie inépuisable, Sylvie Courvoisier s’investit pleinement dans ses projets musicaux, allant du jazz à la musique contemporaine, en passant par la danse ou le flamenco. Son discographie témoigne de cette variété, avec des enregistrements parus sur des labels tels que Tzadik, Pyroclastic, Relative Pitch, ECM ou Intakt. Son engagement artistique semble alimenté par une passion constante, qu’elle résume en une citation :
« Ce qui me sauve, c’est que je ne suis absolument pas lassée. Mon appétit pour le jeu est intact. »
Des débuts inspirants et une passion pour le piano
Dès l’enfance, Sylvie Courvoisier manifestait déjà une ambition musicale, souhaitant devenir cheffe d’orchestre à l’âge de six ans. Elevée à Lausanne, elle a fréquenté le collège des Bergières puis le gymnase du Bugnon, avant de s’initier au piano lors de ses petits moments de liberté, à l’âge de 12 ans. La jeune musicienne explore alors en solitaire l’instrument familial, un piano à queue, en expérimentant de nouveaux sons issus de ses écoutes radiophoniques, ce qui marque le début de son exploration du piano préparé et de la composition.
Une formation pour maîtriser plusieurs disciplines musicales
Après avoir étudié au Conservatoire de Montreux puis à celui de Lausanne, Sylvie Courvoisier a dû faire un choix entre jazz et musique contemporaine. Finalement, elle se tourne vers la composition, qui lui permet d’acquérir une maîtrise technique pour écrire des œuvres complexes. Parallèlement, elle dirige plusieurs formations jazz tout en poursuivant une activité de soliste, intégrant ainsi différentes facettes de sa pratique musicale. Elle souligne que le jeu au piano agit pour elle comme une méditation, une source de force indispensable, même en cas de fatigue.
Une date symbolique et une mémoire forte
Sylvie Courvoisier confie que la date du 11 septembre 2025, jour de la remise du Grand Prix suisse de musique, a surpris ses proches. Elle évoque également l’émotion liée au souvenir du 11 septembre 2001, cette journée où les Tours jumelles se sont effondrées à New York, laissant une empreinte profonde. Pour elle, cette distinction pourrait lui permettre de transformer ce souvenir en une expérience positive, contribuant à une mémoire plus sereine. Elle relate également à quel point, lors de cette tragédie, elle a ressenti un sentiment d’appartenance à la communauté new-yorkaise et une entraide rare qu’elle n’a pas souvent vécue ailleurs.
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