Part des étudiants suisses en mobilité à l’étranger en 2024 en baisse et préoccupation croissante pour la santé mentale

Société

Mobilité étudiante en Suisse en 2024: un recul de la mobilité internationale

Selon le rapport d’enquête 2024 de l’OFS sur la situation sociale et économique des étudiants, seuls 19% des étudiants des hautes écoles ont séjourné à l’étranger depuis le début de leurs études en 2024, contre 26% quatre ans plus tôt.

Les réticences à partir s’accentuent: 60% des étudiants n’envisagent pas un séjour temporaire à l’étranger, contre 55% en 2020. Les obstacles perçus se multiplient, notamment l’inconfort lié à l’éloignement, les changements et les démarches administratives.

État de la santé mentale et des contraintes financières

La santé psychique se détériore parallèlement: 29% des étudiants présentent en 2024 des symptômes de dépression modérés à sévères, contre 23% en 2020. Les problèmes de santé de longue durée touchent désormais 21% des étudiants (18% en 2020), tandis que les limitations dans les études pour raisons de santé progressent à 20% contre 16% en 2020.

Sur le plan financier, les ressources mensuelles médianes restent stables à 2282 francs, un niveau proche de 2020. Les dépenses (1844 francs) restent elles aussi inchangées. L’endettement étudiant et les demandes de subsides diminuent légèrement, conformément aux tendances observées depuis 2005.

Discriminations et attentes des étudiants

Pour la première fois, l’enquête s’est penchée sur les discriminations vécues dans les hautes écoles: 25% des étudiants disent en avoir subi, principalement pour des raisons de genre, de langue ou de nationalité. Les femmes sont particulièrement touchées (31%) par rapport à 18% des hommes, et les étudiants souffrant de problèmes de santé (38%) ou issus de la première génération de migration (31%) présentent également des taux plus élevés.

Dans un communiqué, l’Union des étudiants de Suisse (UNES) souligne que « de plus en plus d’étudiants atteignent leurs limites financières et psychologiques. Aujourd’hui, étudier nécessite non seulement des compétences, mais aussi des réserves financières ». L’UNES appelle à une révision du concordat sur les bourses afin d’uniformiser les critères entre cantons et de réduire les obstacles à l’accès; elle préconise également que ces standards minimaux soient appliqués dans tous les cantons pour renforcer à long terme la santé mentale et l’égalité des chances dans l’enseignement supérieur.

Source: ats/miro