Adoption partielle de la e-ID et répartition cantonale
Après un suspense interminable, c’est finalement un oui qui est sorti des urnes ce dimanche pour la nouvelle identité électronique.
Sur le plan national, la e-ID a recueilli 50,4% des suffrages exprimés, et le camp favorable n’a récolté que 21’000 voix de plus que l’opposition.
L’introduction de la nouvelle identité numérique n’a été approuvée au final que dans huit cantons: Zurich, Lucerne, Zoug, Bâle-Ville, le Tessin et, en Suisse romande, Genève, Vaud et Fribourg.
En Suisse romande, Genève a voté oui à 55,2%, Vaud à 57,2% et Fribourg à 50,4%. Les autres cantons romands s’y sont opposés: Neuchâtel a refusé à 52,5%, le Jura à 56,5% et le Valais à 55,8%. Uri a rejeté le texte à 59,3% dans le canton correspondant.
Interrogé sur ce résultat serré, le ministre de la Justice Beat Jans a déclaré ne pas être surpris: «C’était clair pour moi que cela n’allait pas être facile. Il y a quatre ans, l’e-ID avait été refusée par deux tiers de la population. Le scepticisme envers la digitalisation est grand et il faut le prendre au sérieux.»
NOUVEAU VOTE ?
Le score aussi serré amène les Jeunes UDC, à l’origine du référendum, à réclamer un nouveau vote. Ils avancent que Swisscom aurait fait un don de 30’000 francs au camp du oui, ce qui n’est pas permis pour une entreprise dont la majorité du capital appartient à la Confédération. «Avec un résultat aussi serré, cela pourrait faire pencher la balance», affirme Nils Fiechter, président des Jeunes UDC.
Réactions et débats politiques
La droite est divisée sur l’adoption de l’e-ID. Le PLR se félicite de la décision du peuple, la voyant comme une opportunité qui allégerait la charge administrative pour les citoyens et pour l’administration. L’UDC déplore ce choix et rappelle l’engagement du Conseil fédéral selon lequel l’e-ID resterait facultative et assurerait la protection des données personnelles.
À gauche, le PS se réjouit également. «Avec ce oui, les électeurs ont opté pour une solution publique, sûre, facultative et économe en données», estime le co-président Cédric Wermuth. Travail.Suisse se dit aussi satisfait: «L’identité électronique délivrée par l’État renforce le service public et facilite l’accès aux services administratifs numériques, importants pour les travailleurs.» Du côté des représentants du monde économique, on voit aussi un avantage potentiel pour les PME, avec un outil numérique sécurisé qui pourrait simplifier les procédures et renforcer la compétitivité.
Pour mémoire, la nouvelle e-ID viserait notamment à permettre de demander facilement et de manière sûre divers documents (extrait de casier judiciaire, permis de conduire, attestation de résidence), d’ouvrir un compte en banque ou de prouver son âge si nécessaire. Elle serait gérée entièrement par la Confédération, une évolution qui suit les débats de 2021 lorsque la version sous-traitée par des privés avait été écartée par le peuple. Malgré l’étatisation complète de la mouture actuelle, des contestations ont été formulées par trois groupements, dont les Amis de la Constitution.
La future identité électronique devrait être disponible dès le troisième trimestre 2026. Toute personne détenant une carte d’identité ou un passeport suisses, ou un titre de séjour, pourra la demander gratuitement en ligne sur swiyu ou auprès du service des passeports. La e-ID respectera les normes internationales et pourra être utilisée à l’étranger; les démarches virtuelles auprès de la Confédération resteront toutefois possibles physiquement.
À suivre et ressources complémentaires
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