Contexte historique et enjeux du Sahara occidental
Le Sahara occidental est une vaste zone côtière d’Afrique de l’Ouest, autrefois colonie espagnole jusqu’en 1975. Il est revendiqué par le Maroc et par le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, et recèle des ressources comme le phosphate, avec un potentiel touristique significatif. Ce différend a nourri des tensions permanentes entre Rabat et Alger depuis plusieurs décennies.
Un vote de l’ONU et ses implications
Le Conseil de sécurité a apporté son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc, présenté comme la solution la plus réaliste pour le territoire. Parrainée par les États-Unis, la résolution évoque une autonomie véritable sous souveraineté marocaine comme option réaliste.
Cette décision a suscité des scènes de liesse au Maroc et est perçue comme une reconnaissance, pour la première fois, d’une souveraineté marocaine sur la région. Elle marque toutefois un tournant, l’ONU ayant jusque-là mis en avant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Réactions et analyses
Selon Kader Abderrahim, maître de conférences à Sciences Po Paris, ce vote reflète un rééquilibrage du rapport de forces sur la scène internationale, avec une diplomatie qui semble s’aligner sur les intérêts du Maroc et sur une certaine influence américaine.
La trajectoire du dossier remonte à la fin du mandat de Donald Trump en 2020, lorsque les États-Unis ont soutenu Rabat dans le cadre des accords d’Abraham et ont reconnu la marocanité du Sahara occidental en échange de la normalisation des relations avec Israël. D’autres pays européens ont ensuite suivi.
L’Algérie et les enjeux géopolitiques
Grande perdante, l’Algérie se retrouve isolée sur le plan international. La Russie s’est abstenue et la Chine, partenaires commerciaux importants, n’ont pas apporté leur soutien à Alger dans ce vote.
Les États-Unis affichent leur volonté de rapprocher Rabat et Alger, avec des promesses d’un accord de paix dans les soixante jours évoquées par l’émissaire Steve Witkoff.
Pour Alger, le principe d’autodétermination demeure un élément central de son récit national. Des experts soulignent que renoncer à la cause sahraouie pourrait affaiblir cette position et remettre en cause la légitimité du pouvoir algérien, tout en éveillant des tensions internes.
Conséquences pour le Maroc et contexte intérieur
Ce vote tombe dans un contexte où le Maroc est confronté à un mouvement de contestation chez la jeunesse et cherche à tirer des bénéfices économiques dans une région riche en phosphate, ressources halieutiques et potentiel touristique. Le royaume contrôle environ 80% du Sahara occidental et a investi massivement pour en faire une vitrine économique.
Des partenariats économiques avec des États soutenant cette résolution pourraient être favorisés, et la région est décrite comme un hub en développement vers l’Afrique.
Cependant, les analystes soulignent que cette victoire diplomatique ne résout pas les inégalités sociales, la pauvreté et la corruption qui demeurent des sujets de préoccupation, notamment à l’aide des mouvements internes comme GenZ 212 et des répressions récentes.
À ce sujet, les chiffres évoqués indiquent que plus de 1400 personnes ont été incarcérées au Maroc à la suite des manifestations liées à GenZ 212.