Le Conseil d’État vaudois précise son absence de compétence concernant une éventuelle suspension d’Israël du CIO

Vaud

Alors que le siège du Comité international olympique (CIO) se situe à Lausanne, le Conseil d’État du canton de Vaud a réaffirmé qu’il n’a pas la possibilité juridique d’intervenir dans les décisions de l’organisation. Cette prise de position intervient après une interpellation parlementaire sur la question d’une éventuelle exclusion d’Israël, à l’instar de la Russie, des compétitions sportives internationales.

Un élu interroge sur le traitement différencié entre Russie et Israël

Le débat a été soulevé par Romain Pilloud, député et président du Parti socialiste vaudois. Celui-ci s’est interrogé sur les raisons qui ont conduit à l’exclusion de la Russie par le CIO, alors qu’une suspension d’Israël n’a pas été envisagée. Pour étayer son propos, il a rappelé plusieurs éléments : la situation humanitaire en Palestine, les accusations émises contre le Premier ministre israélien par la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice, ainsi que les annonces récentes concernant de nouvelles implantations en Cisjordanie. L’an dernier, la fontaine située devant le siège du CIO à Lausanne avait d’ailleurs été vandalisée, signe des tensions autour de la question.

La position du Conseil d’État vaudois

Interrogé à ce sujet, le gouvernement cantonal a indiqué ne disposer ni de la compétence ni de la légitimité pour s’immiscer dans les décisions prises par le CIO. Dans sa réponse, publiée jeudi, le Conseil d’État a précisé que l’institution olympique bénéficie d’un statut d’extraterritorialité et applique ses propres règles de manière indépendante. Ainsi, ni la suspension d’Israël, ni la participation des athlètes sous bannière neutre ne relèvent de la compétence des autorités vaudoises.

Reconnaissance des deux comités olympiques

Le Conseil d’État a également rappelé que le CIO reconnaît officiellement à la fois le Comité olympique d’Israël et le Comité olympique de Palestine. Ces deux entités fonctionnent de manière distincte mais sont considérées sur un pied d’égalité dans le cadre de la Charte olympique.

Réaction du député socialiste

Suite à cette réponse, Romain Pilloud a exprimé sa déception. Selon lui, même si le CIO et les fédérations sportives jouissent d’une autonomie institutionnelle, le Conseil d’État aurait pu initier un dialogue sur la question. Il a estimé que la position officielle du gouvernement vaudois pouvait être perçue comme une reprise de la communication du CIO, tout en donnant le sentiment d’écarter des considérations jugées importantes par une partie de l’opinion.

Le débat met ainsi en lumière les limites juridiques du canton quant à son rôle face aux décisions internationales prises par des organisations établies sur son territoire, mais aussi la sensibilité politique entourant la question de la participation d’Israël aux compétitions sportives mondiales.