Khaled el-Enany, ancien ministre égyptien, nommé à la tête de l’UNESCO

Monde

Vote historique au Conseil exécutif

Cet ancien ministre égyptien des Antiquités et du Tourisme, âgé de 54 ans et egyptologue de formation, a largement devancé son rival congolais Firmin Edouard Matoko, obtenant 55 voix sur 57.

Le scrutin doit être entériné le 6 novembre lors de la Conférence générale de l’UNESCO à Samarcande, en Ouzbékistan. Jamais la Conférence n’a dérogé à une décision prise par le Conseil exécutif.

Un dirigeant issu d’un pays arabe et premier Africain depuis Mbow

Parcours: francophone et diplômé d’égyptologie à l’université de Montpellier, Khaled el-Enany deviendra le premier directeur général de l’UNESCO originaire d’un pays arabe et le deuxième Africain à occuper ce poste après Amadou Mahtar Mbow (1974-1987).

Un mandat placé sous le signe de la modernisation

Dans un communiqué, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a salué la nomination, évoquant une réussite historique pour son pays.

El-Enany entrera officiellement en fonction à la mi-novembre, succédant à Audrey Azoulay en poste depuis 2017.

Devant le Conseil exécutif, il s’est engagé à travailler avec l’ensemble des États membres pour bâtir une feuille de route visant à moderniser l’UNESCO et la projeter vers l’avenir.

L’UNESCO face à une crise de légitimité

L’organisation traverse une période de remise en question et est parfois perçue comme politisée.

Après Israël en 2017, le Nicaragua a quitté l’organisation cette année-là et les États‑Unis se sont retirés en juillet, sous l’administration Trump, reprochant à l’UNESCO d’être partisane et de promouvoir des causes clivantes.

Le départ américain a eu des conséquences financières et de prestige, les États‑Unis représentant environ 8% du budget total.

Khaled el-Enany a exprimé son souhait de favoriser le retour des États‑Unis, une démarche similaire à celle menée par Audrey Azoulay en 2023, après le retrait américain.

Le budget comme priorité majeure

Lors de ses interventions, il a promis de privilégier les délibérations techniques et de rechercher le consensus, afin de préserver l’UNESCO comme espace de dialogue et de solutions dans un contexte international tendu.

Face à la baisse des financements et à une réticence européenne à augmenter les dépenses, il appelle à la responsabilité des États membres.

Il envisage d’accroître les contributions volontaires par des mécanismes tels que le « debt swap » et de s’appuyer davantage sur le secteur privé — fondations, mécènes et entreprises —, dont les apports représentaient environ 8% du budget actuel.