Flottille pour Gaza : témoignages d’activistes après l’interception et l’expulsion vers Istanbul

Monde

Contexte et interception près des côtes de Gaza

La flottille Global Sumud, composée d’environ 45 navires, a été interceptée alors qu’elle s’approchait de la bande de Gaza. Des centaines de militants ont été arrêtés par les forces israéliennes et certains ont été expulsés; 137 militants de 13 pays ont pris l’avion à destination d’Istanbul samedi, notamment des Suisses et 36 ressortissants turcs.

Témoignages des militants après leur arrivée

Paolo Romano, conseiller régional de Lombardie, a raconté à l’AFP à l’aéroport d’Istanbul que la flottille avait été « interceptée par un grand nombre de navires militaires ». « Tous les bateaux ont été pris d’assaut par des personnes lourdement armées et ramenés à terre », a-t-il déclaré. Il a ajouté que des soldats les avaient « mis à genoux, face contre terre », et que des coups étaient administrés s’ils bougeaient, tout en les injuriant et les insultant. Selon lui, les atteintes ont mêlé violence physique et psychologique.

Une fois en Israël, les militants auraient été détenus dans une prison sans pouvoir sortir et sans eau en bouteille, selon son témoignage. « La pire expérience », a-t-il affirmé, évoquant des portes ouvertes la nuit et des cris avec des armes pour susciter la peur.

Le journaliste Lorenzo D’Agostino, présent à bord, a indiqué que les passagers avaient été « kidnappés dans les eaux internationales alors qu’ils se trouvaient à environ 55 miles de Gaza ». Parmi les participants, figuraient Greta Thunberg, militante écologiste suédoise.

Bilan émotionnel et réactions publiques

La flottille comptait environ 45 navires et a suscité des réactions internationales. Greta Thunberg et d’autres ont dénoncé un traitement jugé inacceptable. Iylia Balais, militante malaisienne de 28 ans, a évoqué des manœuvres d’immobilisation, des mains menottées et le manque d’eau et de médicaments pour certains.

Déroulement et suites juridiques

Les militants ont été acheminés vers Istanbul par vol charter Turkish Airlines. À l’aéroport, les familles des militants turcs attendaient dans le salon VIP, brandissant les drapeaux turcs et palestiniens et scandant « Israël assassin ». Les militants turcs ont été soumis à des examens médicaux et devaient comparer au tribunal le dimanche pour témoigner, selon leurs avocats.

La Turquie a dénoncé l’interception comme « un acte de terrorisme » et a annoncé l’ouverture d’une enquête. Sur X, le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan a salué les militants comme « des personnes courageuses qui ont donné voix à la conscience de l’humanité » et a assuré qu’Ankara veillerait au rapatriement de tous ses ressortissants, sans chiffre global communiqué.

Le Libyen Malik Qutait a déclaré ne pas craindre et s’est dit prêt à poursuivre l’action: « Je vais rassembler mon groupe, organiser l’approvisionnement en médicaments et en aide humanitaire, trouver un bateau, et réessayer ».

Par ailleurs, des manifestations de soutien à la Palestine ont été organisées, notamment à Rome, où des centaines de milliers de personnes ont appelé à la fin du conflit à Gaza.