Comprendre les effets neurologiques de la ménopause
La ménopause et la période de transition qu’on appelle périménopause s’accompagnent fréquemment de symptômes cognitifs tels que des difficultés de concentration ou une fatigue mentale. Cette phase est caractérisée par l’arrêt des cycles menstruels pendant au moins 12 mois et peut se prolonger peu après l’apparition de la ménopause.
Des mécanismes encore mal élucidés
Le brouillard mental décrit par certaines femmes demeure largement mal compris par la science. « Le cerveau est sûrement au cœur de ces symptômes », indique la Dre Giulia Bommarito, neurologue au centre Leenaards de la mémoire du CHUV. Toutefois, les mécanismes exacts restent flous: « On n’arrive pas encore à faire le lien entre les modifications cérébrales et les types de symptômes », précise-t-elle.
À ce sujet, une ressource publiée par France Alzheimer en 2022 évoque les œstrogènes et Alzheimer.
Un rôle central des hormones et le rééquilibrage cérébral
La ménopause entraîne une baisse de la production d’œstrogènes par les ovaires, perturbant la communication entre les ovaires et le cerveau. « C’est pour ça que le cerveau doit rétablir un nouvel équilibre avec les nouveaux niveaux d’œstrogène qui lui arrivent », précise la Dre Bommarito.
Impact sur l’humeur et le bien-être psychique
Ces bouleversements hormonaux peuvent avoir des répercussions importantes sur le bien-être psychique et l’humeur. Certaines femmes rapportent des crises d’anxiété ou une dépression. « Du jour au lendemain, je me suis mise à avoir des crises d’anxiété qui ont carrément bouleversé ma vie », témoigne Virginie Leroux-Michel, cofondatrice du groupe de partage « La périménopause sans tabou ».
Répercussions dans la vie quotidienne et en milieu professionnel
Les troubles cognitifs et de l’humeur peuvent influencer la vie quotidienne et, notamment, le travail. Une étude britannique a montré que 90 % des 2000 femmes médecins interrogées considéraient que la ménopause avait un impact sur leur activité professionnelle. Parmi elles, seules 16 % ont osé en parler à leurs collègues ou à leur supérieur, tandis que 47 % auraient souhaité le faire mais n’ont rien dit par peur du ridicule.
Des perspectives et des témoignages d’adaptation
Si la ménopause peut être une période difficile, elle est aussi parfois vécue comme une transformation positive. Diane Elsen, coach en ménopause au Luxembourg, évoque un « remaniement profond du cerveau » et affirme: « On n’est plus la personne d’avant et on est quelqu’un qui est beaucoup plus connecté à soi ».
Recherche en cours et conseils pratiques
La recherche sur les effets de la ménopause sur le cerveau en est à ses débuts. De nombreuses études sont en cours, notamment pour explorer un éventuel lien avec la maladie d’Alzheimer. En attendant, les femmes sont invitées à consulter si leurs troubles persistent ou deviennent handicapants, et à partager leurs expériences afin de lever le tabou autour de cette phase souvent difficile de la vie.
Sujet radio: Manon Germond. Adaptation web: Laure Pagella.