Dix militants d’extrême droite condamnés pour injures visant Aya Nakamura lors des JO de Paris

France

Condamnation de militants identitaires pour insultes publiques envers Aya Nakamura

Dix membres d’un groupe identitaire ont été condamnés, mercredi, à des amendes pouvant aller jusqu’à 3000 euros, pour avoir publié sur les réseaux sociaux une image contenant des propos à connotation raciste. Ils protestaient ainsi contre la participation de la chanteuse Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris.

Le Tribunal correctionnel de Paris a requalifié les faits, précisant qu’il ne s’agissait pas de provocation à la haine en raison de l’origine, de l’ethnie, de la race, de la nationalité ou de la religion, comme l’avait initialement estimé la plainte. La poursuite a finalement été orientée vers une infraction d’injure publique aggravée, moins sévère.

Les détails de l’incident et le contexte

Le 9 mars 2024, suite à l’annonce de la participation de la chanteuse à la cérémonie d’ouverture, le petit groupe identitaire connu sous le nom de Les Natifs a publié sur ses réseaux sociaux une photographie d’une banderole. Celle-ci affichait la phrase : « Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako », une référence à son tube « Djadja » et à sa ville natale au Mali.

Ce message a été affiché sur l’île Saint-Louis à Paris. Le compte X du groupe regrettait également la substitution de « l’élégance française » par des éléments jugés vulgaires, en critiquant l’influence de l’africanisation des chansons populaires et la présence de populations immigrées extra-européennes.

Les échanges lors de l’audience et les sanctions

Lors de l’audience en début juin, la procureure a demandé des peines de quatre mois d’emprisonnement avec sursis, dénonçant la « rhétorique haineuse » et le caractère raciste et discriminatoire des publications. L’un des avocats des prévenus a quant à lui évoqué une question de liberté d’expression et d’indépendance du système judiciaire face à de telles affaires.

Au terme du procès, deux des andignés ont été condamnés à une amende ferme de 3000 euros, une autre à 3000 euros dont 1000 euros avec sursis, quatre à 3000 euros dont 2000 euros avec sursis, et trois à 2000 euros avec sursis. Ces verdicts interviennent dans un contexte où la législation distingue clairement les infractions d’injure publique aggravée des actes de provocation à la haine.

Cette affaire illustre les tensions autour de la liberté d’expression face aux discours perçus comme discriminatoires ou racistes, dans le contexte particulier de la participation d’une artiste à l’événement international qu’est la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris.