Chalets autour du lac de Morat : une trentaine de logements menacés de démolition après reclassification foncière

Vaud

Contexte et enjeux autour des chalets au bord du lac de Morat

En octobre, des propriétaires situés près du lac de Morat ont reçu une notification émanant du canton de Vaud. Selon l’article publié par La Broye, leurs biens se trouvent sur un terrain cantonal reclassé par la Confédération en réserve destinée à la biodiversité.

Échéance du droit de superficie et options proposées

Le droit de superficie des chalets arrivera à échéance fin décembre. L’État offre deux scénarios: démonter les constructions d’ici fin mars ou conclure un bail non renouvelable de sept ans. Dans ce dernier cas, il faudra rendre le terrain sans bâtiment au terme de ces sept années.

Certains chalets datent des années 1950, comme celui de Peter Pfister. « Il y a beaucoup d’émotions lorsque l’on repense à sa jeunesse passée ici, à la pêche, aux morilles et à la famille… et maintenant, on nous demande de partir », raconte-t-il.

Position du canton et contexte juridique

Le canton précise que les propriétaires avaient signé des clauses prévoyant un démontage à leurs frais.

Réflexions et préparation

La situation rappelle celle observée à la Grande Cariçaie, où le canton de Fribourg a remporté une manche juridique. « Le contexte est similaire », rappelle Sébastien Beuchat, directeur des ressources et du patrimoine naturels du canton de Vaud. « Il s’agit de résidences secondaires situées sur des terrains publics soumis à des statuts de protection fédéraux. » Il ajoute que l’« horizon des sept ans sert à donner le temps de se préparer à quitter ces parcelles. »

Sur le terrain, le syndic Michel Verdon exprime son empathie envers les propriétaires. « La prolongation de sept ans est une alternative, mais les gens savent que s’ils signent, c’est la fin de leur chalet », souligne-t-il.

De son côté, Philippe Babando assure que les propriétaires envisagent de mandater un avocat et d’aller jusqu’au bout. « Nous irons jusqu’au bout. » Les décisions se prennent d’ici la fin du mois, et les propriétaires semblent s’orienter vers une bataille juridique prolongée pour préserver leur coin de paradis.

Gaspard Kühn / juma