Plan de paix Trump pour Gaza: réactions contrastées et enjeux diplomatiques

Monde

Contexte et réactions autour du plan de paix pour Gaza

Les échanges diplomatiques et les événements sur le terrain se succèdent alors que le plan de paix soutenu par les États‑Unis pour Gaza est accueilli différemment par les acteurs régionaux et internationaux. Le bureau du Premier ministre israélien a exprimé son enthousiasme et estimé que ce cadre pourrait favoriser la paix et la prospérité, en insistant sur la démilitarisation et le désarmement de Gaza.

Le Hamas, lui, a dénoncé le texte comme une tutelle internationale et a dénoncé ce qu’il présente comme des tentatives de justifier une agression, affirmant « aucune installation militaire » ne se trouverait dans les camps palestiniens au Liban et répétant que la cible ne serait pas un complexe d’entraînement mais un terrain de sport fréquenté par des jeunes, selon ses propres éléments.

Épisodes sur le terrain et bilans contradictoires

Au Liban, les bilans des attaques varient selon les sources: le ministère libanais de la Santé a fait état mardi soir de 11 morts et de 4 blessés dans le camp de réfugiés d’Aïn al‑Héloué, près de Saïda, après une frappe attribuée à Israël sur un véhicule. D’autres informations évoquent 13 morts. L’armée israélienne affirme avoir visé un camp d’entraînement du Hamas dans la même région. Des éléments de l’agence ANI évoquent l’intervention d’un drone ciblant une voiture près d’une mosquée du camp et des jeunes présents sur le terrain au moment de l’attaque, selon le Hamas.

Violences en Cisjordanie et chiffres en hausse

Par ailleurs, une attaque à la voiture‑bélier et au couteau dans le sud de la Cisjordanie a fait un mort et trois blessés, selon les secours israéliens et l’armée. Le Magen David Adom a confirmé le décès d’un homme d’une trentaine d’années et l’évacuation de trois autres personnes vers des hôpitaux de Jérusalem, parmi lesquelles une femme d’environ 40 ans et un adolescent de 15 ans présentant des plaies pénétrantes. Les violences persistent dans la région depuis le déclenchement de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, avec des pertes humaines des deux côtés et une escalade quotidienne des échanges.

Réactions internationales et position sur le plan de paix

Le Hamas a réagi au vote du Conseil de sécurité de l’ONU en faveur de la résolution endossant le plan de Trump, estimant que le texte ne répond pas aux exigences et droits politiques et humains du peuple palestinien et imposerait une tutelle internationale et le désarmement des groupes à Gaza.

De son côté, le bureau du Premier ministre israélien a salué le plan, le présentant comme une voie possible vers la paix et la prospérité, tout en réaffirmant l’objectif de démilitarisation et de déradicalisation de Gaza. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a pour sa part salué le vote de l’ONU et appelé à une mise en œuvre rapide sur le terrain, évoquant le déploiement potentiel d’une force internationale dans les territoires palestiniens.

Le président américain a qualifié l’adoption de la résolution historiquement positive, affirmant sur ses réseaux sociaux que ce soutien constituerait l’une des approbations les plus importantes à l’ONU. Des partenaires régionaux ont exprimé leur soutien au plan et ont insisté sur une adoption rapide, notamment l’Égypte, le Qatar, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite; le Royaume-Uni a également apporté son appui public au texte.

La Russie et la Chine ont transmis une proposition concurrente au Conseil de sécurité, qui n’autorise ni la création d’un comité de la paix ni le déploiement immédiat d’une force internationale, ce qui a alimenté les discussions autour des mécanismes internationaux de sécurité pour Gaza.

Initiatives, forces et mécanismes internationaux

Le texte américain prévoit notamment l’éventuel mandat d’un « comité de la paix » présidé par Donald Trump et autorise le déploiement d’une force internationale de sécurité pour soutenir les frontières, assurer la démilitarisation et protéger les civils. Ce dispositif viserait à sécuriser la région en coopération avec Israël et l’Égypte et à superviser le désarmement des groupes armés à Gaza. La Russie a circulé une version alternative qui exclut ces éléments clés.

Des évolutions parallèles ont également été discutées au niveau européen et international, alors que les États‑Unis poursuivaient leurs consultations avec des partenaires arabes et musulmans et que des voix s’engageaient à soutenir un processus politique durable.

Réactions en Europe et en France

En France, des échanges entre le président Emmanuel Macron et le président palestinien Mahmoud Abbas ont conduit à la mise en place d’un comité conjoint visant à préparer la Constitution d’un État palestinien, et la France a annoncé reconnaître officiellement l’État palestinien. Lors de cet entretien, Macron a évoqué les projets d’annexion partielle ou totale en Cisjordanie comme une ligne rouge et a appelé à une réponse européenne coordonnée pour préserver le droit international et la stabilité régionale. Abbas a réaffirmé sa volonté d’engager des réformes et de progresser vers des élections, selon l’Élysée.

Par ailleurs, l’Allemagne a annoncé la levée progressive, à partir du 24 novembre, de son embargo partiel sur les exportations d’armes vers Israël, sous condition du respect du cessez‑le‑feu et d’une aide humanitaire étendue. Berlin a précisé que les exportations se feraient dans le cadre des procédures habituelles et au cas par cas, tout en appelant au respect des accords conclus et à la poursuite des efforts humanitaires.

Autres développements régionaux et sécurité

La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) a accusé l’armée israélienne d’avoir ouvert le feu sur ses soldats dans le sud du Liban sans faire de blessés, et a appelé Israël à cesser toute attaque contre les Casques bleus. L’agence a souligné l’importance de préserver la stabilité régionale et de protéger les soldats de la paix dans le cadre des efforts de consolidation du cessez‑le‑feu et de reconstruction.