Inondations meurtrières au Pakistan : crues soudaines et pluies de mousson dévastatrices dans le nord du pays

Monde

Le 16 août 2025, de fortes pluies de mousson ont entraîné d’importantes crues soudaines dans la ville de Mingora, au sein de la province montagneuse du Khyber Pakhtunkhwa, au nord du Pakistan. Les habitants ont été contraints de se déplacer dans la boue et parmi les débris laissés par les précipitations exceptionnelles.

Un lourd bilan dans la province du Khyber Pakhtunkhwa

Depuis le jeudi précédent, le nord du Pakistan subit de violentes intempéries liées à la mousson. Selon l’Autorité de gestion des catastrophes, le Khyber Pakhtunkhwa concentre à lui seul 324 décès en seulement deux jours, ce qui représente environ la moitié des victimes enregistrées pour cette saison des pluies.

Témoignages des habitants

Dans le district de Buner, où l’on dénombre 91 morts, un habitant, Abdul Khan, a rapporté à l’AFP qu’un orage violent avait provoqué une crue éclair entre 9h et 10h vendredi matin. Il explique que des enfants jouaient dehors au moment de la montée des eaux et que plusieurs habitants n’ont pas eu le temps de se mettre à l’abri. D’après lui, de nombreuses personnes se trouvaient toujours ensevelies sous les débris, et les recherches se poursuivaient en aval.

Secours difficiles et recherches en cours

À travers les villages touchés, des équipes de secours appuyées par des habitants déblayent sans relâche les débris, parfois uniquement à la main. Dans son témoignage, Muhammad Khan indique que retrouver un corps provoque à la fois une vive tristesse et un certain soulagement, car cela permet aux familles de récupérer leurs proches.

Selon les autorités locales, les victimes ont surtout été emportées par les crues soudaines, ensevelies sous les effondrements, électrocutées ou frappées par la foudre. Plusieurs districts ont été déclarés zones sinistrées, et plus de 2000 secouristes ont été mobilisés pour faire face à l’ampleur des dégâts.

Des conditions de secours compliquées

Bilal Ahmed Faizi, porte-parole des services de secours provinciaux, a déclaré que les violences des pluies, combinées aux glissements de terrain et aux routes bloquées, rendent l’accès aux zones touchées extrêmement difficile pour les ambulances. Les secouristes doivent ainsi progresser à pied. Il ajoute que beaucoup de survivants refusent d’être évacués, préférant rester à proximité de leurs proches encore portés disparus.

Pertes humaines et matérielles importantes

Au-delà des pertes humaines, les dégâts matériels sont considérables. Nour Mohammed décrit une crue qui a détruit commerces, économies et biens essentiels. Selon Aziz Buneri, les habitants ont également perdu leurs animaux d’élevage et leurs récoltes, appelant les autorités à une aide humanitaire rapide. Dans le district de Swat, routes, véhicules et infrastructures électriques ont été recouverts par les coulées de boue.

Un désastre qui touche plusieurs régions

Le drame dépasse le seul Khyber Pakhtunkhwa. Dans le Cachemire pakistanais, 11 décès ont été signalés, tandis que dans la partie administrée par l’Inde, au moins 60 victimes ont été recensées, avec 80 personnes toujours portées disparues. Dans la région de Gilgit-Baltistan, prisée des alpinistes en été, neuf personnes ont perdu la vie, et les autorités déconseillent désormais de s’y rendre. Vendredi, un hélicoptère de secours s’est également écrasé, causant cinq morts supplémentaires.

Bilan national de la mousson 2025

Depuis le début de la mousson fin juin, qualifiée par les autorités d’« inhabituelle » par son intensité, le pays a enregistré 657 décès, dont près d’une centaine d’enfants, et 888 blessés. Les prévisions annoncent une intensification des pluies dans les deux semaines à venir. D’après Syed Muhammad Tayyab Shah, représentant de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes, plus de la moitié des pertes humaines seraient liées à la fragilité des constructions. La saison active de la mousson devrait se poursuivre jusqu’à la mi-septembre.