Une réorganisation stratégique pour répondre à la croissance du trafic
L’EuroAirport Bâle-Mulhouse a annoncé l’arrêt des opérations d’aviation légère sur ses pistes. Selon la direction, cette mesure est motivée par un manque d’espace disponible et par la faible rentabilité de ce segment. L’aéroport indique également que des mises aux normes impliqueraient des investissements importants pour répondre aux exigences réglementaires. Par ailleurs, il évoque plusieurs incidents survenus par le passé.
Face à une augmentation annoncée du trafic, avec près de 9 millions de passagers prévus à l’horizon 2025, l’infrastructure souhaite concentrer ses ressources sur les vols commerciaux. Un programme d’investissement de 125 millions de francs est déjà planifié afin d’agrandir le terminal d’ici à 2030. Les vols en jet d’affaires ne sont pas concernés par cette décision.
Un impact potentiel sur la formation des pilotes
Implantée depuis 1967 sur le site, l’aviation légère a, selon l’Aéro-Club suisse, joué un rôle clé dans la formation des professionnels du transport aérien. Son président, Matthias Jauslin, a exprimé ses préoccupations lors d’une intervention à la RTS, estimant que cette décision pourrait limiter l’accès aux filières de formation et ainsi accentuer la pénurie de pilotes déjà observée.
En guise d’exemple, la compagnie Swiss a annulé environ 1 400 vols au cours de l’été, invoquant un déficit de personnel navigant. Pour l’Aéro-Club suisse, la réduction des opportunités de vol pourrait accentuer ce type de difficulté à l’avenir.
Un phénomène qui s’étend à d’autres aéroports suisses
Cette limitation de l’aviation légère ne se limite pas à Bâle-Mulhouse. D’autres plateformes, comme Zurich, Kägiswil dans le canton d’Obwald ou encore Rarogne en Valais, appliquent également des restrictions dans ce domaine. Matthias Jauslin, également conseiller national (AG/PVL), appelle à un débat au niveau politique afin de préserver l’équilibre entre aviation commerciale et de loisirs.
Il plaide notamment pour s’inspirer de modèles applicables à l’étranger, fondés sur une meilleure coordination et l’utilisation des options offertes par les réglementations européennes. Selon lui, une concertation entre l’ensemble des acteurs – autorités, industrie et écoles de pilotage – permettrait d’identifier des solutions favorables à tous les segments de l’aéronautique.