Crise au Népal : l’armée contrôle Katmandou après deux jours d’émeutes violentes

Monde

Une escalade de violences dans la capitale népalaise

Depuis le début des affrontements lundi, le Népal traverse une crise majeure marquée par des protestations massives contre la gestion politique, la censure des réseaux sociaux et la corruption perçue des élites. Ces événements ont entraîné au moins 19 morts et plusieurs centaines de blessés dans un pays de 30 millions d’habitants. Après la réactivation de Facebook, X et YouTube, et malgré la promesse d’une enquête sur les violences policières, la colère des jeunes manifestants semble persister, alimentant une contestation forte.

Une journée de violences et de destructions à Katmandou

Le mardi suivant, des groupes de jeunes rassemblés sous la bannière de la “Génération Z” ont défié le couvre-feu pour s’en prendre aux symboles du pouvoir. Des bâtiments publics, la résidence de figures politiques et d’autres sites emblématiques ont été la cible de saccages. Le Parlement a été incendié ainsi que la résidence du Premier ministre démissionnaire. Sur les murs noircis, un graffiti exprimant la défiance vis-à-vis du gouvernement, “fuck the government”, a été peint.

Un incendie majeur a ravagé le Singha Durbar, principal bâtiment administratif de l’administration népalaise, dans la capitale le 9 septembre 2025, illustrant la gravité des troubles. Mercredi, les forces de sécurité ont commencé à déblayer les rues de Katmandou des débris de véhicules et des barrages, alors que des fumées émanaient encore des bâtiments incendiés ou vandalisés.

Une capitale sous haute tension et forte présence militaire

Pour sécuriser la ville, d’importants contingents militaires, notamment des chars et véhicules blindés, ont été déployés dans divers quartiers. La circulation, limitée aux services d’urgence, a été totalement suspendue, et un couvre-feu strict a été instauré. La population, entreprises, écoles et commerces ont fermé leurs portes, sous la crainte de nouvelles violences. La direction militaire a averti que toute manifestation ou acte de vandalisme serait réprimé fermement. À ce jour, 27 personnes ont été arrêtées dans la capitale, tandis que 23 armes à feu ont été saisies.

Une démission au moment de la crise politique

De retour au pouvoir en 2024, le Premier ministre KP Sharma Oli a annoncé sa démission, en précisant vouloir favoriser une solution politique à la crise. Âgé de 73 ans, ce leader du Parti communiste népalais a déjà occupé quatre fois la tête du gouvernement depuis 2015. Sa démission intervient dans un contexte où la jeunesse, souvent confrontée au chômage et à la corruption, exige des changements politiques profonds dans le pays.