Les fortes pluies et les glissements de terrain liés à la mousson ont provoqué d’importantes destructions au Pakistan, particulièrement dans la province montagneuse du Khyber-Pakhtunkhwa, à la frontière avec l’Afghanistan. Selon les données de l’Autorité provinciale de gestion des catastrophes, cette seule région fait état de 307 décès confirmés alors que les opérations de recherche se poursuivent dans les zones ensevelies. Les autorités annoncent également que les précipitations pourraient s’intensifier au cours des deux prochaines semaines.
Des destructions majeures dans plusieurs provinces
Le district de Buner a vu une douzaine de villages gravement touchés par des torrents soudains, endommageant des habitations, des bâtiments publics et plusieurs établissements scolaires. Dans le district de Bajaur, les habitants de Salarzai observent les équipes de secours tenter de déblayer la boue qui a recouvert le village là où se tenaient auparavant des maisons en terre.
Un hélicoptère de type MI-17, chargé d’apporter nourriture et matériel de secours, s’est écrasé selon les autorités provinciales en raison de conditions météorologiques difficiles. L’accident a causé la mort des cinq membres de l’équipage, dont deux pilotes.
Autres régions affectées
Neuf victimes ont également été signalées dans la partie pakistanaise du Cachemire, tandis que dans la zone du Cachemire administrée par l’Inde, un village himalayen a perdu au moins 60 habitants et 80 personnes restent portées disparues selon les bilans communiqués. Plus au nord, la région du Gilgit-Baltistan – connue pour ses hauts sommets – a déploré cinq décès supplémentaires.
Bilan humain et causes des pertes
Depuis le début de cette mousson qualifiée d’« inhabituelle » par les autorités pakistanaises, plus de 600 personnes, dont de nombreux enfants, ont perdu la vie et des centaines d’autres ont été blessées. L’Autorité nationale de gestion des catastrophes précise que la majorité des décès sont liés aux crues soudaines et à l’effondrement d’habitations, tandis qu’une part significative résulte de coups de foudre ou d’électrocutions. Les autorités estiment également que la fragilité des infrastructures résidentielles joue un rôle majeur dans ces pertes humaines.
Précautions et impacts du dérèglement climatique
Face à la dangerosité des conditions météo, les autorités conseillent d’éviter les régions montagneuses et les destinations touristiques du nord du pays, habituellement fréquentées par les alpinistes en été. Les précipitations de juillet ont atteint des records : dans la province du Pendjab, elles ont été 73 % supérieures à celles de l’année précédente, provoquant un nombre de décès supérieur à l’ensemble de la mousson précédente.
Avec une population estimée à 255 millions d’habitants, le Pakistan a déjà subi au cours des dernières années plusieurs catastrophes climatiques majeures : inondations à grande échelle, vidanges rapides de lacs glaciaires et épisodes de sécheresse inhabituels. Les experts soulignent que ces phénomènes extrêmes sont appelés à s’intensifier en raison du changement climatique global.